Le Roi des mouches de Mezzo et Pirus

Difficile de parler de cette série, elle est si particulière.
Difficile de dire aussi si ce second tome sera le dernier, tant le sujet semble pouvoir être pressé jusqu'à la dernière goutte, jusqu'à plus soif.
Il y a comme quelque chose de parfait là-dedans. Un dessin exemplaire, toujours juste, flirtant avec les représentations d'un texte somptueux, ciselé à l'extrème. Presque chaque case est accompagnée d'un cartouche toujours riche en formules et à chaque fois plus cynique.
L'univers qui est dépeint, ou plutôt décrypté, est celui d'un quartier d'une banlieue chic. Même si ça se passe quelque part en France, on ne peut s'empêcher de voir l'ombre des Etats-Unis au détour de chaque case. C'est comme une série dont chaque tome représente une saison découpée en plusieurs épisodes. Chacune de ces histoires courtes est confiée à un narrateur différend dans ce microcosme : les parents, les enfants, les filles, les garçons, et surtout Eric, le Roi des mouches, qui se taille la part du lion.
Ce sont juste des scènes de la vie quotidienne et moderne dans tout ce qu'elle a de plus individualiste et de plus méprisable, et pourtant, au prisme de la langue de Michel Pirus et du pinceau magique de Mezzo, tous ces zéros arrivent à endosser le costume du héros et le récit d'un naufrage devient un conte passionnant.
Admirable, indispensable.






Ici, on peut voir des pages du tome 2

En pleine lecture de l'excellent Roi des Mouches, je me rpécipite sur mon clavier pour vous faire partager mon enthousiasme avant même d'avoir tourner la dernière page. C'est dire si je prend des risques.

Dérangeant, bourré d'ambiguité et de mélange des genres, cet album est une réussite graphique et d'une intelligence narrative. Structuré en chapitres indépendants les uns des autres, Le Roi des Mouches raconte l'histoire de différents personnages de différentes générations, qui se croisent sans vraiment se cotoyer. Des personnages témoins d'une société qui semble plonger dans l'Amérique profonde (les références sont au moins légions), alors que l'action se déroule en Europe (en Allemagne ?).

Album au narrateur omniscient, il offre au lecteur le soin de suivre les pensées tourmentées de chaque personnage qui le guide au fil des chapitres. Pour mieux raconter l'esprit tourmenté d'une société dépravée. A l'instar du jeune homme qui ouvre le bal, on se plonge dans les délires psychédéliques de cet univers où sont omniprésents sexe et drogue.

Le Roi des Mouches, ce sera LE choc de l'année (ou du semestre, ça dépend, mais l'année n'est pas fini). Un album qui m'a déjà particulièrement marqué par l'approche carrément tranchante du style narrative, de la richesse des références à la société américaine, au style graphique alliant le sombre et le frappant.

Merci de ton efficace témoignage !!!
Va falloir arrêter les gars de nous pondre des chroniques alléchantes... Je vais finir par céder aux tentations !!!



Critique tome 1
Critique tome 2

Mais de rien, cher Benbacker ! Serviteur !
La parole a la contradiction. Personne ne veut dire qu'il n'a pas aimé un album ?


Merci au patron d'avoit fusionné les deux sujets.

Sur le site Glénat, le tome 3, dernier de la série, serait annoncé pour le 21 novembre !

déjà dispo dans les librairies flamandes (en flamand, bien sûr...)

eraserhead a écrit:

déjà dispo dans les librairies flamandes (en flamand, bien sûr...)

Tiens, c'est étrange ! Pourquoi diffèrent-ils les sorties ? Encore un mystère de l'édition....

eraserhead a écrit:

déjà dispo dans les librairies flamandes (en flamand, bien sûr...)

Ça m'étonnerait, il y a un mois et demi, Mezzo n'avait pas encore terminé…

écoute, possible, je ne suis pas un grand connaisseur du Roi des Mouches (oui, je sais, il faut que je le lise..., avant fin novembre)
donc c'était peut-être le tome 2 ? en même temps, en néerlandais...
effectivement après vérification : http://www.stripweb.be/default.asp?soort=Alles&trefwoord=vliegenkoning
Je me suis laissé abuser par le fait qu'il devait sortir et que la couverture m'a semblé exotique.

bref, autant pour moi

en guise d'intro, pour ceux qui n'étaient pas là hier soir...

Une très belle soirée, joyeusement animée par fred (et Fabulous à la technique).
Une rencontre riche et dense avec les deux auteurs qui sont quand même de très bons clients.

Bravo et Merci à vous !!!

Petit souvenir de l'après-midi :

eraserhead a écrit:

en guise d'intro, pour ceux qui n'étaient pas là hier soir...

J'ai trouvé cette chronique bien lamentable, je ne comprends même pas que des "journalistes" puissent avoir le "courage" de se présenter à l'antenne en ayant aussi peu travaillé.

Ces deux jours en compagnie de Mezzo et Pirus ont été un grand plaisir et merci à tous pour vos témoignages de gratitude, ça fait chaud au cœur

c'est France Inter , et je ne dirais pas que ce sont des journalistes, si ? des animateurs tout du moins.
ça permet en tout cas à un grand public d'en entendre parler, ça sert de teaser, pas très fin.

merci en tout cas,
c'était super !

Effectivement, c'était une très bonne idée que cette rencontre et cette séance de dédicaces. La soirée a été particulièrement riche avec une préparation très professionnelles des libraires qui nous ont montré, une fois de plus, qu'ils ne savent pas que vendre des livres mais aussi en parler de la plus belle manière. Bravo ! Réunir une cinquantaine de personne autour d'auteurs de BD est déjà une belle réussite, je ne sais pas sous quelle forme mais il me semble que l'expérience devrait être partagée encore plus largement.... Je pense à tous ceux qui n'ont pas pu être présent.
Il faut dire que Mezzo et Pirus sont deux auteurs particulièrement intéressants qui ont un plaisir communicatif à partager leurs expériences et leur univers. Vraiment fascinant !
Merci à tous.

Je trouve la chronique de Joy Raffin tout à fait honnête et je trouve notre grand sachem un peu sanguin.
Elle intervenait dans l'émission Downtown où Colin et Mauduit lui laissent carte blanche. Ceci explique pourquoi ils n'ont pas lu le roi des mouches.
Même si je ne suis pas un inconditionnel de cette émission - bien que j'aime France Inter - je constate que c'est l'un des seuls endroits où le livre a été mis en avant...
Avez-vous lu d'autres articles, entendu d'autres chroniques ?
Joy Raffin, avec un ton qui peut certes agacer, parle quand même de chef d'oeuvre et met au second plan l'intrigue.
Soit.
On peut, avec elle, tout de même reconnaître une certaine complexité à ce trip sous acide (qui lorgne beaucoup vers Bret Easton Ellis) et être surtout sensible à la langue, aux ambiances Lynchéennes. Je ne vois pas de quoi me fâcher contre elle même si je ne doute pas un seul instant que nos libraires ont su mieux préparer la rencontre, qu'elle, sa chronique.

Un grand merci pour cette soirée riche d'enseignement et ce moment dédicace très agréable en compagnie de Mezzo et Pirus !