Britten et associé d'Hannah Berry

Premier album pour une jeune Anglaise.
Et tout de suite le charme opère.
À croire même qu'elle est une vieille pro tant sont frappantes la maîtrise graphique et la qualité littéraire.
Casterman a eu une riche idée en proposant au public francophone une traduction de ce graphic novel.
Ce qui attire l'oeil tout de suite, c'est l'originalité des "gueules" et la mise en couleurs. Entre sépia et glauque, les tons collent à la noirceur d'un récit policier, d'un Londres pluvieux et à la morosité d'un détective privé complètement blasé. Car Fernandez Britten, Équatorien que tout le monde prend pour un Français et qui n'a pas vraiment le physique de l'emploi, est un privé dans la grande tradition : seul, désespérément seul, malgré un associé bien anglais, lui (drôle de trouvaille d'ailleurs qui symbolise l'humour d'Hannah).
Fern, on le surnomme le "bourreau des coeurs", rapport à la spécialisation de ses enquêtes (tromperies, adultères, etc.). Aussi, quand une jeune femme sollicite ses services pour une affaire de fiancé décédé, il y voit avant tout un moyen d'échapper à son quotidien.
Avec Britten et associé, on reste dans la veine du récit de genre à la Dashiell Hammet ou Raymond Chandler. L'intrigue en elle-même est aussi complexe que Le Faucon Maltais ou Le Grand Sommeil. Ajoutez à l'atmosphère lourde un peu de cet humour so british, un sens de la formule bien présent et toujours cette qualité de dessin et de mise en page, et vous obtenez une bande dessinée de très très bonne facture.
Indispensable aux amateurs de polar.

Ah tiens , pas encore de réaction !

Je partage entiérement l'avis de Fred , cet album m'a même fait penser par moment à Shutter Island (un ton en dessous certes). Malgré deux ou trois longueurs , l'intrigue est parfaitement huilé et le suspense opére jusque dans les dernières pages chose souvent délicate à réussir dans le genre polar. Et une fois la vérité dévoilée , on a qu'une seule envie , remonter l'album pour voir si tout colle bien , gâge de qualité également !

Un seul bémol , c'est quoi cette couverture souple ? , autant pour les petits formats de la collection écritures par exemple , c'est plutôt bien adapté , autant sur un grand format , cela me gêne vraiment , j'ai plus l'impressionn de lire le catalogue Ikéa , qu'une BD , vraiment dommage.

fred a écrit:

L'intrigue en elle-même est aussi complexe... Ajoutez à l'atmosphère lourde un peu de cet humour so british, un sens de la formule bien présent et toujours cette qualité de dessin et de mise en page, et vous obtenez une bande dessinée de très très bonne facture.

Tu as tout dit !!!
J'ai eu du mal à tout cerner et la relecture de certains passages fut indispensable à la bonne compréhension du récit.
Bref, une bonne lecture... même si j'ai trouvé personnellement l'histoire trop longue (100 pages quand même...).

Je m'y suis un peu perdu mais j'ai beaucoup aimé...

Dommage que j'ai perdu le fil !!!