Serena, de Pandolfo et Risbjerg ( ed. Sarbacane )

l'éditeur dit :

La belle Serena vient d’épouser George Pemberton, riche exploitant forestier. Leur projet ? Exploiter jusqu’au dernier arpent le bois des Smoky Mountains. Ce sont les années 30, la crise a jeté sur les routes des hordes d’ouvriers et leurs familles. L’aubaine est trop bonne pour ces deux monstres, qui se vivent comme seuls au monde. Ils vont imposer leur loi, impitoyable, à des bûcherons traités comme des esclaves.

Cheveux courts, allure altière, la minérale Serena parcourt sans relâche ses terres à cheval, un aigle perché sur le bras. Elle inspire aux bûcherons médusés autant la peur que la fascination. Et dans son sillage, le récit prend des allures de thriller sauvage et impitoyable…
Serena consumera-t-elle les arbres et les hommes jusqu’au dernier ?


et je rajoute :

Non contente d'être belle et altière, Serena est aussi ambitieuse, amoureuse exclusive, passionnée, rigoureuse, guerrière, impitoyable... et ne laisse entrevoir sa fragilité, que lorsqu'elle dort et cauchemarde.
Un drame personnel va épaissir encore son armure, et finir de tuer toute once de compassion envers ceux qui l'entourent. Gare à celui qui osera  se mettre en travers de sa route !
Un album au rythme inégal, mais c'est probablement ce qui fait la force de son dénouement ; les auteurs prennent le temps de développer posément l'arrivée sur les terres, le quotidien de l'exploitation, les négociations et projets futurs, alors que l'emballement meurtrier de la deuxième partie du livre nous tient haletants jusqu'à la conclusion - glaçante.

Un belle réussite que ce portrait d'une femme implacable, et de la fascination morbide qu'elle exerce sur son entourage.  

précision : il s'agit d'une adaptation de roman ( Ron Rash )

Récit assez captivant dont on peut penser qu'Hitchcock aurait fait un sacré film. La trame psychologique des personnages principaux évolue de manière intéressante et crescendo, jusqu'au climax prévisible, en revanche. J'ai trouvé, malgré tout le bien que je pense du livre, que Serena manquait un poil d'épaisseur ; l'aspect mystérieux du personnage est bien rendu, mais quelques éléments explicatifs n'auraient rien endommagé. Je parlais d'Hitchcock, il aurait su par des détails, des allusions, insuffler à Serena une profondeur qui fait ici défaut.
Le dessin est très réussi, on pense à Blain dans son expressivité, mais le trait s'en départit. Couleurs au top.

J'ai beaucoup aimé ; le récit m'a pris d'emblée, avec l'hostilité de cette nature brute, et la sauvagerie des ambitions.
Les rumeurs colportées par les gars du coin suspendent élégamment la narration.
A garder pour en discuter

Des personnages détestables... ça n'est pas problématique en soi.
Au bout de vingt pages, on sent l'ennui poindre, on voit bien où le récit va nous emmener : au bout de quatre-vingts, le livre me tombe des mains (au sens figuré chers libraires, pas d'inquiétude).
Comment m'infliger la suite ?

Cela veut dire qu'il a été sélectionné ? Avec AileFroide et Profession du père j'imagine ? Quel est le petit dernier ?

Quelques pages plus agréables à lire sur les deux personnages du shérif et de la jeune mère, mais ça a été laborieux. j'espère qu'il y aura des jurés pour voter pour lui, sinon à quoi bon.

@can

Il faudra lire aussi trou zombie. Gilgamesh reste sur la touche.

Can a écrit:

Cela veut dire qu'il a été sélectionné ? Avec AileFroide et Profession du père j'imagine ? Quel est le petit dernier ?

Trou zombie

Déçue, pas de suspens pour moi, Rebecca, Marnie ou Madeleine sont bien loin ; les personnages m’ont paru figé dans le même rôle, et expression côté dessin ; le scénario m’a semblé tourner en boucle, pour arriver à un dénouement prévisible, concernant Pemberton. L’imbrication d’éléments irrationnels (la toute fin, les dons de divination de la mère de Galloway) aux dures réalités de l’exploitation était intéressante mais trop esquissée. Quitte à suivre un déroulement classique, et à avoir des explications, le passé de Serena , sûrement fort perturbant pour faire d’elle un être aussi insensible et distancié, aurait pu nourrir un peu plus l’intrigue ; plutôt que d’avoir des intermèdes menés à intervalles réguliers par les bucherons afin de résumer l’histoire. Des qualités côté dessin pour les paysages, les scènes d’action, moins pour les visages donc, qui rendent la lecture relativement agréable quand même.

Bien dit ! Très bel album de bande dessinée un scénario (adapté) de haute volée qui monte, qui monte, des personnages avec des vraies gueules, des gentils et des méchants, le Far West après l'heure ou plutôt les dernières heures de Far West. Mais il manque un petit quelque chose pour que la réussite soit complète et ce n'est pas la faute au dessin, qui est juste excellent, découpage, cadrage et couleurs parfaits !

je m'inscris en faux. rythme cafouilleux, récit et cadrages convenus, où sont les gentils ?
de plus je suis tout à fait d'accord avec le fait qu'ici, on est à un seul degré, à plat, sans aucune profondeur.

Récit convenu, je veux bien l'entendre mais est-ce vraiment un problème ?
Pour le reste, non, je persiste, la construction des planches et les cadrages sont bien menés alternant les grandes cases et les montages plus classique, avec des très gros plans là où on ne les attend pas forcement. Et le dessin est très beau, mais c'est subjectif.
Pour le rythme, il faudrait que je relise plus attentivement mais j'ai le souvenir d'une montée en puissance tout au long du livre.
Les gentils : la vieille (secondaire), la jeune fille et sont fils, les ouvriers et les associés même si tous ne sont pas parfait !

Le livre n'a pas suscité du désintérêt mais une relative indifférence. Je le trouve également un peu poussif.
Les doubles planches explicatives où les bûcherons "comblent les blancs" sont laborieuses. Le livre m'a donné l'envie cependant de lire les romans de Ron Rash dont on me dit le plus grand bien depuis longtemps.

Pas facile de dire si l'adaptation est réussie quand on n'a pas lu l'original, toujours le même problème avec les adaptations... On va donc dire que le roman de Ron Rash ne doit pas être inintéressant tant l'histoire se tient dans son scénario et que le récit est captivant avec une galerie de personnages (notamment secondaires) bien sentie.
J'ai les mêmes réticences que celles déjà exprimées (final un tantinet prévisible, frustration sur le passé de Serena qui méritait d'être développer, rythme parfois saccadée et transition souvent abrupte), pourtant le livre m'a tenu en haleine jusqu'au bout tant par ses qualités graphiques que par son ambiance far-west ou encore par le caractère diabolique de Serena et de son homme de main, parfaitement exprimé.
Un bon divertissement donc dans l'ensemble avec un belle montée en puissance, un peu juste par contre pour en faire un sherif mensuel.