Le retour, de Duhamel (Grand Angle)

La mégalomanie est la pire des ennemis.

Sur une île volcanique imaginaire, le célèbre peintre Cristóbal meurt violemment dans un mystérieux accident de voiture. Sa notoriété et son action politique donnent à cette mort un retentissement tel que la police est contrainte d’ouvrir une enquête. Le peintre a en effet réussi à se créer une véritable collection d’ennemis parmi les investisseurs et les industriels locaux et étrangers. Un inspecteur reçoit alors la lourde charge d’aller fouiller le passé de l’un des hommes les plus puissants (trop peut-être ?) de ce morceau de lave perdu au milieu des océans. (notice éditeur)

http://www.bamboo.fr/magazines_download.php?fichier=BM48-Le-Retour.pdf

Discutons ensemble de ce personnage (qui m'a fait pensé à Hemingway) ; je le garderais pour juillet.

Beau récit sur la désillusion et la solitude. Duhamel réussit à décrire un personnage devenu un monstre pour son art.
L'enquête policière n'est qu'un prétexte pour nous raconter la vie de Cristobal, rien de plus. Un traitement classique mais très fluide avec des dialogues percutants.

Je suis sensible au style de Duhamel, hérité du gros nez franco-belge, mais derrière lequel on sent une "patte" franchement séduisante ; la qualité des déliés, du mouvement ; la transposition graphique très réussie des émotions qui traversent les personnages ; la fluidité de l'ensemble personnages - décors ; l'aisance et la maîtrise évidente du trait (j'ai particulièrement apprécié les idées architecturales qui émaillent les pages). J'ajoute que d'une mise en scène soignée découle l'équilibre général du livre.

Belle lecture, avec tout comme Fred une mention spéciale pour l'architecture.
Chronique acérée sur un certain monde de l'Art et visions d'artistes déconcertantes, ou jusqu’où peuvent aller les dérives d'un système ou d'une pensée,
tant qu'on a le pouvoir et l'argent!

Petit bémol sur les couleurs toutefois, un peu trop agressives à mon goût.

de Charles


d'archi


de Fred


de Gaga

Pas aussi enthousiaste que vous... Le récit est certes bien mené, avec un personnage développé juste comme il faut. Le tout répond à des critères scénaristiques un peu usés, mais ça fonctionne. C'est prévu pour. Les dialogues... Alors c'est marrant comme certains tics d'écriture agacent parfois et pas dans d'autres albums, parce que en terme d'écriture 'orale', ça se pose là ! Les voyelles qui s'allongent quand l'enfant pleure, l'artiste new Yorkais qui se présente en disant "what's up" et qui parle dans un bon français un peu plus loin, etc..
Quant aux cadrages, très cinématographiques. L'auteur maîtrise assez bien la contre plongée. On comprend bien la charge émotionnelle qu'il place dans ces vignettes comme ça. Des fois qu'on soit un peu limités.