Le programme immersion, de Léo Quievreux

d’un être humain, permet de visualiser les souvenirs contenus dans sa mémoire, même ceux échappant à la conscience…

« Le but de cette application n’est évidemment pas de s’immiscer dans la vie privée des agents, bien que certains éléments de cet ordre soient fatalement susceptibles d’apparaître à l’opérateur. L’exploitation des images et des sons récoltés se limite au strict cadre professionnel d’une enquête en cours, et de façon à contribuer à sa résolution. » Malaise : comment croire à une utilisation saine et honnête d’une telle arme ?

Issu du fanzinat, Léo Quiévreux réalise avec Le Programme Immersion une grande bd SF : les thèmes de la mémoire et de la réalité virtuelle sont porteurs, et cette idée de monde parallèle

Spoiler:

est traitée avec beaucoup de profondeur ici. Si cependant l'histoire peut faire penser au noeud narratif de La Jetée, Le Programme Immersion s'en éloigne par un récit à plusieurs voix déstabilisant, et un univers désincarné, triste et vide à la Alphaville.
Les personnages sont des coquilles vides (l'image de l'homme sans crâne rejoint ça), aux visages évoquant parfois ceux vus chez Pierre La Police, sans véritable affect, entités mues par l'histoire et par le 'cerveau' de cette machination. Les séquences oniriques, de plus en plus longues, valent par leur variété graphique, parfois totalement abstraites.

J'ai rudement bien fait de donner la chronique du Programme Immersion à l'équipe : Eraserhead & Feu Follet.

Ils sont beaucoup plus efficaces que moi (et ils défendent beaucoup mieux la Bd que moi !) ... J'ai promis deux chroniques à Fred pour début octobre ... mais pour l'instant rien d'intéressant ne sort de ma petite tête.

L'écriture est une souffrance ... mais je garde espoir et persévérance, les mots vont se débloquer...


Le livre de Quiévreux m'a beaucoup moins marqué que mes camarades.
Son univers est froid, déshumanisé. Les thèmes de la mémoire et des mondes // sont très souvent abordés dans la SF. Rien de bien neuf ici. Peut-être un regard cynique et sinistre sur le monde de l'entreprise ?

Au jeu des références, j'ai immédiatement penser à BURNS & à MATRIX

Les multiples planches géométriques nous font basculer dans l'onirisme ou l'ennui ... je crains d'être tombé du mauvais côté !

on est assez loin de Burns, plus charnel (les décors peuvent effectivement rappeler sa dernière trilogie).

C'est vrai, les mondes parallèles (celui des souvenirs) sont souvent abordés, mais plus rarement sous cet angle qui s'ouvre dans le livre d'un univers où potentiellement, on peut rester et construire une existence (une terre vierge qui permet de fuir notre monde). Je m'en remets aux lecteurs de SF aguerris, dont je ne suis plus, sans doute me manque-t-il des éléments ?

Bravo Claudine, très belle chronique.
Me concernant, l’immersion n'a été que partielle, et malgré deux lectures (il faut bien cela je pense).
La première partie est intéressante, l'histoire se mets parfaitement en place, le rythme est équilibré, on rentre dans cet univers sans difficultés et l'intérêt grandit. Et puis, le livre se coupe en deux, une cassure se produit à l'approche du second chapitre, c'est presque une autre histoire qui reprends, là tout devient assez complexe et c'est une sorte de sur enchère du mystère qui se mets en place, l'ennui gagne. Je n'ai pas compris la direction que prends cet album, direction totalement décousue qui m'a laissé avec une impression mitigée car au final, je ne vois pas trop quelles sont les messages délivrés par ce livre.
Je ne suis pas expert en SF mais je pense qu'elle doit servir de terrain pour explorer toutes les audaces possibles, qu'elle soit capable de questionner nos existences en les confrontant avec des contextes paranormaux ou des mondes parallèles, à mon sens, Lèo Quiévreux ne s’attaque que partiellement à ces deux points et n'apporte pas de réponses additionnelles sur ce qu'il questionne.

Bon, je ne me force pas...
J'abandonne avant la fin.  

Un univers effectivement bien désincarné, bien vide, bien géométrique, bien froid, bien moche, bien désespérant, bien robotique, bien austère, bien obscur, bien parallèle, bien abstrait, bien paranormal, bien mal foutu où jamais, je n'ai eu l'envie de passer d'une page à l'autre. J'attends avec impatience les arguments qui pourraient me faire reprendre la lecture.

Abandon prématuré pour moi aussi, pourtant la chronique est alléchante mais question timing, ce n'était pas ça : après Nungesser et une deuxième tentative ( infructueuse ) sur La Cavale..., celui-ci m'est carrément tombé des mains ( non je ne l'ai pas abîmé ). Trop hermétique et il me manquait du temps pour reprendre mon souffle après les précédents. Comme en ce moment, c'est une denrée rare, les lectures en pâtissent, tout comme ma participation ici ... désolée .

dommage, la fin apporte beaucoup au sens général, mais si l'auteur ne sait pas vous y amener, c'est qu'il vous a manqué quelque chose. J'ai de mon côté trouvé ce livre bien moins pénible et convenu que les quelques uns que j'ai lus... Moi aussi, j'aurais manqué de temps ce mois-ci.

eraserhead a écrit:

dommage

je suis bien d'accord...

la plage, les pâtés de sable, et les plateaux de fruits de mer, c'est plus agréable que les réalités parallèles et l'esthétique post-soviétique

J'aime pas beaucoup la mer, encore moins la plage, et je déteste les fruits de mer, mais oui.

naphtalene a écrit:

Abandon prématuré pour moi aussi, pourtant la chronique est alléchante mais question timing, ce n'était pas ça : après Nungesser et une deuxième tentative ( infructueuse ) sur La Cavale..., celui-ci m'est carrément tombé des mains ( non je ne l'ai pas abîmé ). Trop hermétique et il me manquait du temps pour reprendre mon souffle après les précédents.  Comme en ce moment, c'est une denrée rare, les lectures en pâtissent, tout comme ma participation ici ... désolée .

Effectivement, enchainer les trois sans respiration, faut être limite maso. Il m'a bien fallu trois jours pour enquiller Nungesser, autant, si ce n'est plus pour apprécier la Cavale, quand à celui ci, deux lectures ne sont pas de trop.
Bref, difficile de considérer correctement ces titres si on ne leur accorde pas un temps certain.
Je remarque que le timing pose de plus en plus de problèmes au comité, il faudra y réfléchir pour la prochaine saison.

De mon côté, je ne sais pas si c'est de plus en plus, mais les mois d'octobre / novembre sont particulièrement chargés... Je serai de nouveau plus disponible à partir de janvier. C'est la fin d'année qui est problématique.

Dis-moi, Superphane, en lisant tes deux derniers posts sur ce livre,une question me taraude : ne serais-tu pas victime d'une p'tite déprime saisonnière ?

On a (et on aura toujours) tous des périodes plus tendues, perso et c'est tous les mois, j'ai du mal à regarder les sorties du mois en cours,faut il se laisser une semaine supplémentaire pour celles ci ? c'est ce genre de point d'organisation qu'il faudrait réfléchir.

eraserhead a écrit:

la plage, les pâtés de sable, et les plateaux de fruits de mer, c'est plus agréable que les réalités parallèles et l'esthétique post-soviétique

farpaitement !!!

Can a écrit:

enchainer les trois sans respiration, faut être limite maso

bah non mais c'était juste dans un souci de respect des délais...