Consternant...
Nos libraires ne savent plus quoi inventer pour vendre des bouquins... Alors ça joue sur la corde sensible. « Il faut soutenir Atrabile » qu'il me dit. Alors moi, je le crois, et je prends leur dernier livre.
Lentement aplati par la consternation. Ibn Al Rabin. Parce que moi, j'aime bien soutenir les petits éditeurs indépendants, et sérieux.
Déjà, je n'avais rien lu d'Ibn Al Rabin : il fait des livres dans des formats un peu étonnants (le précédent livre paru chez Atrabile,
L'autre Fin du Monde, il fait 1096 petites pages, alors ça fait un peu peur...) qui ont du mal à rentrer dans ma bibliothèque. Eh ben voilà, ça n'a pas râté. Celui là, il n'a que 24 pages (beau papier, épais, couleur sympa), mais il est super grand. Sans beau paysage. Ça ne passe pas dans un sac de plage en plus.
Après, ça avait l'air drôle, les personnages, on dirait la linea, ultra simplifiés, dont le caractère repose sur de tout petits détails, c'est de bon ton, un peu décalé, pour l'été, c'est chouette. Enfin, c'est quand même un peu grossier, parce qu'entre toutes ces rencontres avortées, ils ne pensent tous qu'à baiser, et ça boit de la bière, et ça vomit... Et rebelote, je ne sais déjà par où le ranger, alors en plus, il faut que je fasse attention à ce que les enfants ne tombent pas dessus.
Heureusement que je peux faire un peu le malin en société, grâce au bouquin : le récit en abyme par la mise en voix multiple repose sur les attentes fantasmées des personnages qui s'entrecroisent au fil des pages dans une mise en page qui tient autant du strip que du mot croisé. (ça en jette, non?)
Bon, mot croisé, mot croisé, mais sans mot, parce que c'est muet, Ibn Al Rabin maîtrisant totalement l'art du pictogramme.
Ah ben nous y revoilà, les mots croisés, c'est quand même bien pour l'été.