Brune platine de Mousse et Mandel

Brune Platine, le titre est bien trouvé et reflète de la meilleure des manières l'humour caustique de Lisa Mandel. Brune Platine, la couverture est belle et KSTR a mis le paquet avec le vernis sélectif qui va bien sur les lèvres de la fille blanche et sur le sous-titre « mon sang est plus noir que le vôtre ». Sauf qu'à la page 7, on peut lire que « mon sang est plus rouge que le vôtre ». Peu importe, après tout, une finesse doit sans doute m'échapper, le plus grave n'est pas là. Car la lecture achevée, j'ai tourné le livre dans tous les sens pour voir s'il y avait un signe de tomaison ou quelque indication de ce genre. Parce que la fin est vraiment très abrupte, pour ainsi dire, ce n'est pas une fin. Alors en googlisant tout ça, j'ai compris, grâce entre autres à des commentaires de Lisa elle-même, qu'il s'agissait d'un tome un et que l'histoire se finirait avec un second. C'est juste que KSTR a oublié de le signaler… C'est incompréhensible. Comment peut-on saborder avec autant d'insouciance le travail d'auteurs avec qui on a signé un contrat ? C'est parce qu'on ne les aime pas ou parce qu'on est nul et qu'on n'en a rien à cirer de faire correctement un boulot qui est quand même plus simple que celui de pondre une belle bande dessinée ? Merde, le lecteur pas averti, qu'est-ce qu'il va penser ? Qu'on l'a pigeonné, que le dessinateur en a eu marre planche 54 alors il a rangé ses crayons ? On passe sur les coquilles, mais là c'est trop. Quand des éditeurs, à la publication d'un nouveau titre, ont à l'heure actuelle le souci de répondre à une réelle attente, celle de savoir combien de tomes sont prévus, qu'ils proposent même parfois en quat' de couv' les illustrations des couvertures des volumes à paraître, eh bien KSTR oublie simplement de préciser qu'il s'agit d'un tome un, et pas du one-shot dont tout porte à croire qu'il est question. Maintenant parlons du livre.
Brune Platine, c'est une agence de détectives privés. Des filles. Une blonde fumeuse et plantureuse, c'est Platine, et une brune filandreuse qui lit mieux que personne dans les yeux des filles, c'est Brune. Quand Claire vient les trouver, Brune voit de la merde dans ses yeux, mais comme elle a un gros paquet de pognon dans son sac, Platine accepte le job. Son père a disparu il y a des années sans rien dire à personne et elle veut le retrouver. Les filles sont vives, on sent qu'elles ont du métier, et c'est en peu de pages qu'elles réussissent à mettre le grappin sur le daron. Après, c'est là que ça commence.
Ce qui frappe avec Brune Platine, c'est l'osmose entre le texte et le dessin. On dirait que c'est l'œuvre d'un seul auteur. Un peu comme avec les premiers Miss pas touche (il y a aussi un air de Brüno dans certains décors), les tons s'ajustent et la légèreté que suggère le texte se retrouve dans le style graphique. Marion Mousse, tout en gardant son élégance de trait, semble très relâché dans cette exécution. Les expressions de visages, les postures des personnages contribuent à donner à l'atmosphère polar l'aspect de comédie que suggèrent les dialogues. Pourtant, la dernière partie installe le récit dans l'horreur et invite à la promesse du dessin de couverture.
Difficile d'imaginer ce que réservera la suite, s'il y aura une rupture avec l'ambiance du premier tome, ou si les auteurs brouilleront les cartes. En dépit du boulot de sagouin de l'éditeur, c'est un livre malin et plaisant qu'il est agréable de parcourir et recommandé d'apprécier.

Effectivement, je n'ai pas imaginé une seule seconde qu'il pouvait y avoir une suite à cette histoire compte tenu de la fin surtout qui est abrupte certes mais terriblement fermé, je trouve. Mais je n'en dirais pas plus. Du coup, je suis ressortit de cette lecture un peu dérouté en trouvant le livre à la fois trop court et trop long. En effet, la mise en place des personnages est importante, comme dans un tome un, effectivement. Mais, en même temps, l'intrigue principale, en tout cas celle que l'on pense principale est très vite résolu et on ne sait plus où les auteurs veulent nous conduire par la suite. Bon, très vite, on se lance sur une seconde piste, c'est vrai, mais elle aussi se termine vite. Alors, s'il y a une suite, oui, elle sera la bienvenue !
Et puis, si ce n'est la suite ce cette enquête, on peux en espérer d'autres car les personnages sont attachants avec une préférence pour Platine qui affiche beaucoup plus de caractère que Brune finalement qui se laisse un peu mener par son instinct dont les auteurs n'exploitent pas vraiment les possibilités d'ailleurs à part les deux ou trois rêves qui n'en disent pas plus finalement.
Un dernier mot sur le dessin de Marion Mousse qui est très bon, simple et juste lâché comme il faut et parfaitement dans le ton de ce polar.
On regrettera, une fois de plus, que la coloriste, Hélène Georges, n'apparaisse pas sur la couverture.

si la couverture (toujours plus moche dans cette collection), pousse à croire à une quelconque dimension fantastique, on peut oublier (ils savent comment vendre au moins).
Le dessin est efficace, découpage aussi ; quant aux couleurs, Joco, je ne vois pas ce qu'elles ont de transcendant, je trouve même qu'elle affadissent le graphisme, au minimum qu'elles sont bien plates, sans âme, au pire qu'elles sont super moches. Je préfère quand même les deux planches proposées par Fred, qui lui aussi, sait vendre.
L'histoire est commune, le dénouement final bienvenu pour recoller au ton est quand même un peu lourdaud.
J'aurais pris plaisir à lire cette histoire par épisode dans un hebdomadaire, comme quand j'étais jeune, mais de là à l'avoir en album et à en faire un shériff, il y a un monde.

une lecture honnête, donc, mais qui au bout ne devrait pas valoir bien lourd en terme de notes, certainement pas la moyenne.

Houla ! Je n'ai jamais pensé que les couleurs étaient géniale, elles sont corrects sans plus et même si elles étaient moche, je trouve toujours dommage que les coloristes ne soient jamais cité même pas à ll"intérieur du livre pour ce cas précis !
Pour le reste, tu n'as pas tord mais je te trouve bien sévère !

Les planches montrée pas Fred ne fond pas partie du livre. Elles sont effectivement très classe.

Joco a écrit:

même si elles étaient moche, je trouve toujours dommage que les coloristes ne soit jamais cité

très juste !

Outre l'édition calamiteuse et les couleurs discutables, on reste dubitatif à l'issue de la lecture. Pourquoi avoir scindé en deux cette histoire ? Ca commence à peine que c'est déjà fini... On sent pourtant chez les auteurs une aisance à raconter, une volonté de donner du rythme et le parallèle avec Miss pas touche n'est pas usurpé ! C'est bien plaisant et ça a un petit côté rock'n'roll pas désagréable.
J'ai également trouvé la couverture particulièrement vilaine.
Je n'ai pas ri de la boucherie Lamotte...

Heureusement qu'il y aura une suite car si ce livre restait à l'état de one shot je le qualifierai de mauvais...
Il faut en effet attendre les dix dernières pages pour trouver un semblant d’intérêt grâce à ce cliffhanger que je n'avais pas vu venir , sinon avant , c'est assez faible entre le coup du secret de famille , du ressort de la cicatrice rouverte et des scènes lesbiennes ...

Si le dessin est assez dynamique et s'il colle bien au propos , il n'est vraiment pas à mon goût et n'est surtout pas aidé par cette édition clairement bâclée (là au mois on est tous d'accord) , ce type de format haut et pas très profond est vraiment désagréable tant visuellement que pour son aspect pratique.

D'abord attiré par les visuels postés par Fred dans sa chronique quelle ne fut pas ma déception à la lecture de Brune platine

Déjà je rejoins tout le monde ici au sujet de l'édition bâclée (couverture affreuse, format mal choisi...) et quant à l'histoire, je l'ai trouvée prévisible de bout en bout...

Spoiler:

... et c'est bien dommage parce que graphiquement j'ai beaucoup apprécié. Le dessin est dynamique et le traitement des personnages est à mon sens vraiment bon.

Je n'ai pas compris, avant de lire le post de Fred, la fin très abrupte qui m'a laissée sur ma faim et gâché mon plaisir ne sachant pas au départ que c'était un tome 1. Dommage!!!!
Les personnages de Brune, Platine et l'enfant-taxi sont très attachants, on a envie de suivre leurs aventures.
Le dessin est très réussi mais il n'est pas mis en valeur par les couleurs pour ce qui est de la couverture, je suis les avis déjà émis!
En bref, une lecture agréable gâchée par les écueils de l'édition.

C'est vrai que la couv' n'est pas terrible, et que le format un peu bancal perturbe les habitudes de lecture, mais ça c'est paske chuis une vieille ronchonne. Pour le reste, honnêtement, j'ai beaucoup apprécié ! Avec une mention particulière pour le dessin dynamique et joli comme tout, les postures et mouvements sont très naturels, j'adore !
Quant au scenario, comme je ne suis pas du tout amatrice de polars ou thrillers, forcément je ne l'ai pas trouvé prévisible. Il tient sa route, en tout cas je l'ai suivie sans heurt.
On peut comme l'a fait Fred souligner la collaboration harmonieuse, qui donne cette cohérence au bouquin.

Et il est clair que l'info d'un second tome n'aurait pas coûté cher à l'éditeur, même si ( mais peut-être est-ce de vous avoir lus avant...) je n'ai pas imaginé que l'histoire puisse se finir ainsi.

Une assez bonne surprise... alors oui la couv. pas terrible (quoique ?), je n'ai pas assez de place et assez de temps pour citer toutes les BDs avec des très belles couvertures donc le contenu est proprement insignifiant ...
Cette Bd semble mal produite (pas mise en valeur, pas soutenu par ses éditeurs ) s'est fort regrettable pour les auteurs, mais cela ne conditionne en rien mon plaisir éventuel de lecteur.
Donc malgré un contexte pas forcement favorable, j'ai lu ce bouquin avait une forme de gourmandise, le côté Polar Trash (mais pas trop ... quoique la cave et le congélateur ...) Rock'nRoll, des personnages secondaires plutôt réussie (le très jeune chauffeur, l'hôtesse de l'air )un rythme narrative qui fait dans la vitesse en restant efficace et cohérent. 
Par contre le dessin semble avoir souffert de cette course à la vitesse et l'on regrette vraiment que la qualité des planches posté par Fred ne soit présente tout au long de la BD.
Pour moi c'est évident qu'il y a une suite ... et je prendrai un réel plaisir à la lire.

Je me dois de défendre cette très belle couverture, intrigante à souhait, qui tranche avec le ton plutôt humoristique de ce premier volet. Blanc sur noir, très classe, très sobre, le regard implorant pitié et la petite touche de rouge comme une signature, elle est très pure graphiquement et ne ment pas sur le sujet du livre. On peut parler par conséquent de couverture réussie.
Par contre, je ne comprends pas ce que tu veux dire, Can, quand tu parles de "ce type de format haut et pas très profond"…

Je m'exprime mal , la hauteur qui taquine le niveau de nos bibliothèque mais aussi la profondeur qui peut être vu comme la largeur quand le livre est à plat ne sont pas pratiques tant au niveau de la prise en main et que du tourner des pages , j'ai également en tête les dernières parutions de Brunschwig chez Futuro , moins chères mais pas très esthétiques.

J'aime bien la couverture moi... et le format ne m'a pas vraiment dérangé.
On attend la suite avec impatience, et c'est bon signe, et puis après tout, peut-être l'éditeur a voulu mettre un peu de polar dans son édition, jouant avec les interrogations du lecteur, suite... pas suite... ou? quand? pourquoi? en voila une façon originale de prolonger un thème au dela de la simple lecture!!! non??? bon... c'est un peu tiré par les cheveux... ok...

Le dessin très dynamique fonctionne parfaitement bien, même si je trouve que parfois, cela mériterait d'avantage de minutie.
Les personnages sont attachants, l'intrigue fonctionne, et l'enquête menée tambour battant par les deux détectives est un vrai plaisir à suivre!

Entièrement d'accord avec ce qui a été dit et la perle qui se cache derrière ce Brune Platine!

Une Bd dont la bonhommie ou l'efficacité ne doivent pas occulter le travail d'ambiance, la qualité des rôles secondaires et la manière dont les auteurs nous fait oublier les clés qu'elles nous offrent pourtant sur un plateau d'argent!
C'est bien que cela fonctionne et je reviendrais certainement au tome 2 pour avoir le fin mot de l'affaire!

Je m'inscris aussi en faux pour cette couverture que je trouve très belle, ainsi que ce trait un peu tordu qui donne de la beauté et de la sensualité à des formes finalement restées très brutes!

Bel album à la lecture très plaisante. Les qualités graphiques et scénaristiques sont bien présentes. L'histoire est bien construite, ainsi que les personnages qui sont très intéressants. Effectivement, comme il a été dit précédemment, cela aurait pu être fait en un seul gros volume !
Mais on verra avec le deuxième opus que je lirais avec grand plaisir.

Mais elle est super cette couverture, c'est sans même ce qu'il y a de mieux dans l'album. Si le critère 1 ne dépendais que de ça, elle aurait sans doute entre 2,5 et 3 mais bon il y a aussi le choix apporté à l'édition de ce livre et là c'est bien -1 point, et pis c'est imprimé dans un pays ou le smic est à 376,58 € alors ça fait -0,5 point (en Allemagne c'est -1 !) soit 1 pour le critère un.

Bon graphiquement, rien à redire, le trait est efficace sans être exceptionnel. J'émets quand même de sérieux doute sur l'utilité de la mise en couleurs et sa réussite. Sauf pour la couverture ou le rouge est parfait ! Donc j'arrive à un raisonnable 4 pour ce deuxième critère.

Alors l'écriture, je suis moins convaincu. Alors attention, je suis loin de trouver cet album catastrophique et il est même bien meilleur que beaucoup. En fait, le problème je crois, c'est que je n'y trouverai pas grand chose à dire ni à redire. Un petit 3 cette fois, la moyenne mérite d'être dépassée mais pas de beaucoup.

Le critère quatre à présent, c'est pas le plus simple, une variable d'ajustement ? Peut-être. Le critère de l'affect ? Sans doute.
Dans le cas présent, l'alchimie dessin-écriture fonctionne mais pour quoi faire exactement ? Pas grand chose. Ce tome un n'est pas lamentable mais je ne lirai sans doute pas le suivant, je risque d'avoir oublié l'existence de celui-ci d'ici là : 3.5, moyen quoi.