Ric remix, de Vandermeulen

allez, un truc un peu léger, pour le week-end !

On n'en finit plus de voir Ric Hochet dans les rayons des librairies : mais entre les intégrales de la série et le dernier tome à peine entâmé par Tibet avant qu'il ne tire sa révérence, ce Ric Remix tient de la curiosité.

Ric Hochet rentre d'une aventure particulièrement épuisante et n'aspire qu'à prendre une bonne douche. Soudain, on frappe à la porte... C'est le début d'une poursuite infernale qui mènera notre héros vers les pires dangers qu'il ait affrontés.

David Vandermeulen, spécialiste du détournement et du pastiche, a trié les 78 tomes du héros de Tibet suite à une remarque concernant la grande violence qui irriguait ces pages : dans un esprit très 'oubapo', il recompose une suite de chutes, de coups, de sauts dans le vide, dont l'enchaînement procure un bon quart d'heure d'amusement et constitue en même temps une lecture originale de l'oeuvre de Tibet, dans laquelle Ric Remix propose de se replonger.

La grande vertu de cet album est surtout de questionner intelligemment le medium bande dessinée, sa mise en page et sa dimension 'séquentielle'. On est dans l'esprit de ce que Burns avait fait avec Johnny23, remix de Toxic. Mais si Burns plongeait son lecteur dans un abyme d'interprétations et d'obscurité, notamment avec le texte, ici, l'ensemble est d'une grande limpidité, même si le héros trouve qu'il fait "aussi sombre que dans un film de David Lynch".

Une relecture dynamique, donc, et qui a pour mérite de replacer Ric Hochet, personnage assez pépère, dans l'histoire des formes, en faisant, de manière assez amusée mais très respectueuse en même temps, une passerelle entre Ric Hochet et le pop art, rapprochement qui du coup, après Ric Remix, va de soi.

Un très bel album en tout cas, très coloré, à la couverture mat particulièrement réussie, qui dénote avec les productions habituelles du Lombard.

http://www.lesoir.be/culture/arts_plastiques/2012-02-20/ric-hochet-kidnappe-par-le-pop-art-898241.php

c'est assez proches des travaux de Muller / Girardet, dont on peut avoir un aperçu ici, ou encore là, et auxquels sont habitués les fidèles du festival du court métrage.

C'est là où l'on voit toute l'importance du travail du monteur. Il y a aussi un film français, plus long, qui utilise ce procédé mais en doublant les acteurs, c'est "La classe américaine"

Joco a écrit:

C'est là où l'on voit toute l'importance du travail du monteur. Il y a aussi un film français, plus long, qui utilise ce procédé mais en doublant les acteurs, c'est "La classe américaine"

YEAH par un certain Michel Hazanavicius, réalisateur de The Artist !!!

tout à fait, culte !

eraserhead a écrit:

tout à fait, culte !

... Chef-d'oeuvre !!!