Vote d'été 2011

Superphane a écrit:

Je crois comprendre la position de Fred !
En tant qu'initiateur du prix, il souhaite ouvrir la sélection à toutes les formes de la bande-dessinée. En tant que membre du jury, il plébiscite les scénarios originaux. Cela me convient bien.

oui, oui, moi aussi je la comprends, et lui sais gré de proposer quand même d'autres œuvres, mais un documentaire est aussi un scénario original (c'est de mon point de vue aussi vrai pour ce qui est de l'adaptation).

[c'est un peu compliqué, mais je crois que je répondais au Fred membre du jury, enfin, je ne sais plus... !]

Oui, Superphane a vu juste et bien répondu pour moi
Mais je vais quand même essayer de préciser

1) Effectivement, il y a dissociation entre moi/initiateur et moi/membre du jury. Même si j'ai (au même titre que Fab) le final cut dans la décision de sélection, je souhaite (nous souhaitons) une participation collégiale en amont. Beaucoup de titres proposés n'émanent pas que de nous mais aussi des propositions et chroniques dont Can, Naphtalene, Superphane, Eraserhead, Joco (pardonnez-moi si j'en oublie) sont habitués. C'est pourquoi je tranche, mais ne choisis pas tout. Et je pense que Les Meilleurs Ennemis avait plus que sa place étant donné sa qualité dans la sélection. Je répète qu'à titre personnel je préfère voir un roman qu'un essai au bout du bout mais je comprends très bien un point de vue contraire (mon père serait vert de rage si je ne donnais pas sa chance au documentaire )
La sélection doit rester pluraliste et proposer des ouvrages de qualité.

2) Le documentaire peut être jugé selon les critères du vote final de forme et de fond, je ne crois pas que ça pose problème. Reste qu'il est difficile d'émouvoir avec un documentaire, à moins que le sujet s'y prête, et cela n'a rien avoir avec un piège, c'est la vie ! Et l'émotion, c'est le critère non notable du jugement final

Pour finir, une définition de "qualité supérieure" est encore un critère subjectif difficile à faire partager par tous (cf. le débat des pages précédentes). On en revient donc au point de départ

fred a écrit:

Pour finir, une définition de "qualité supérieure" est encore un critère subjectif difficile à faire partager par tous (cf. le débat des pages précédentes). On en revient donc au point de départ

ooops, c'est moi qui n'ai pas été compris

Quand je dis qualités supérieures, je ne fais ni référence aux œuvres choisies ce mois-ci, ni à des qualités qui seraient intrinsèques au genre, mais bien au contraire, à celles qui les dépassent :

exemple : un documentaire peut avoir un scénario qui soit meilleur que celui d'une fiction. Vous m'excuserez de choisir mes exemples dans le cinéma : Bowling For Columbine, S21, ou Le Cauchemar de Darwin possèdent une écriture implacable, ciselée, qui surpasse l'écriture de fiction, par exemple de La Belle Personne ou District 9, pour rester dans des exemples récents et plutôt bons, et très différents.

Néanmoins, il est bien plus facile d'être porté par le film de Christophe Honoré (ça a été mon cas) ou par les mésaventures de l'anti-héros de District 9. De plus, soit le drame intime, soit le film de genre, ça touche très facilement, par des ficelles bien connues, et bien souvent rebattues, sur-utilisées, même avec brio comme dans les deux cas cités.

Par contre, l'écriture scénaristique du documentaire passe bien souvent au second plan, alors qu'elle existe, magistralement (l'exemple canonique étant Nuit et Brouillard). On n'aurait pas voté pour Nuit et Brouillard sous prétexte que c'est un docu ? sous prétexte qu'il est court ?

Le fait de choisir plutôt la fiction a priori m'interroge (on a compris, ça suffit maintentant ! )

car ça me paraît être un choix plus structurel qu'un choix par rapport à nos goûts, aux qualités de l’œuvre, etc, etc,...
pas facile comme débat via forum ? Il faudra qu'on trouve un moment pour développer tout ça.

Cher Eraserhead,
il ne s'agit pas pour moi d'un choix a priori mais plutôt a posteriori.
L'apanage d'un âge élevé tel que le mien, c'est que je commence à bien me connaître Ce que je peux te dire, c'est qu'étrangement, aucun documentaire ne m'est jamais apparu avec autant de force que la fiction, fût-ce en cinéma, littérature, bande-dessinée, etc. Et paradoxalement, la fiction me touche d'autant plus qu'elle s'inscrit dans le réel. De là à y voir un phénomène irréversible, n'exagérons pas, mais je dois reconnaître cette part de moi-même… et ne pas en tenir compte dans l'élaboration des sélections mensuelles