Cat Street de Kamio Yoko

Keito Aoyama est désormais une jeune fille, pourtant elle ne connait pas grand chose du monde des adultes, ni d'elle-même.
Son passé d'enfant star suggère pourtant une jeunesse dorée mais tout a basculé rapidement. Prise au piège des enjeux des adultes, ses parents la délaissent afin de la pousser toujours plus loin et les autres enfants la rejettent, jaloux...
Un jour, tout s'arrête, Keito a été trahie, par tout le monde finalement, et se réfugie dans un univers strictement clos où plus personne ne pourra l'atteindre...

Keito est devenue une hikkikomori, cette étrange forme de dépression japonaise dont les patients sombrent dans une solitude totale, se réfugient hors de la société. Ainsi pour Keito, les années passent...sans amis, sans famille, sans contact social jusqu'à ce qu'un jour une série de rencontres fortuites la mènent jusqu'à une école active, ouverte, libre où chacun est libre de s'exprimer à sa guise...


Un shojo délicat et intelligent sur les rejets de la société moderne et les réponses individuelles qui existent, nous rappellent que les difficultés de l'adolescence sont parfois plus dures et plus sérieuses que ce que l'on imagine. Une héroïne humaine, loin d'être parfaite, en souffrance et égoïste qui va pourtant lutter pour regagner le droit de vivre et d'être soi même dans un univers qui pousse à l'uniformisation.

Une ode à l'amitié et à la différence en seulement huit tomes...

Juste une petite précision sur le terme Hikkikimori.
Un hikkikimori n'est pas une personne dépressive par essence, mais quelqu'un est un marginal à la base et qui n’adhère pas aux contacts sociaux imposé par sa société et ses congénère et donc les refuse.
En découle une isolation qui prend alors plusieurs forme et possède plusieurs niveaux allant de la rupture de contact oral avec son entourage à la perte d'ambition personnelle (et au Japon, professionnelle ce qui est plus grave) ce qui augmente forcément l'isolation de l'individu.
Certaines personnes deviennent tellement reclusent qu'elles refusent de sortir de chez elles, se font livrer à manger et en arrive à ne soulager leurs besoins physiques élémentaires que lorsque c'est strictement nécessaire (en remplissant des bouteilles vides...)
Plus qu'une dépression c'est une maladie psychologique qui apparaît avec l'isolement et qui à pour point de départ une difficulté à s’insérer dans la société et/ou un grand manque de confiance en soit et d'estime personnelle.
C'est un phénomène qui tends à se répandre au Japon, et le simple que l'on en parle et que la société admette que ca existe prouve bien l'ampleur et la gravité du problème (étant donnée que l'on est plus dans la retenue et la dissimulation au Japon, à cause de la honte et de la fierté tout ça)

Il y a un trés bon manga (à la fin un peu rapide mais cohérente) qui traite de ce sujet avec humour et sérieux (quand il le faut) et qui se nomme Bienvenu à la NHK et de je parlais à l'époque ICI

Merci Serge pour ces précisions qui tombent à point nommées.

Juste une remarque sur le fait qu'une dépression est une maladie psychologique et tout comme elle, le phénomène des hikkikomori peut être plus ou moins profond. En l'occurence dans Cat Street, Aoyama n'est pas un cas extrême, elle a surtout très peur de se confronter au monde extérieur et a donc couper avec toute forme de relation sociale
C'est davantage le retour vers l'autre qui est abordé ici.

De plus, c'est résolument un shojo, contrairement à la NHK qui est beaucoup plus accès sur l'humour, mais la série mérite également d'être connue qu'on se préoccupe du sujet ou non.

Tout à fait, ce que je voulais dire c'est juste que la dépression (s'il y a) n'est pas la source du mal d'un hikkikimori mais une conséquence.
Je ne peux bien sûr pas critiquer, commenter, ou argumenter ce qu'il en est sur cette série que je ne connais, ainsi c'était purement une remarque hors contexte.

Et pour NHK, oui c'est une série intéressante, ou il y a de l'humour...mais bon dieu que c'est glauque par moment, c’est de l'humour grinçant qui prend rapidement la place de l'humour léger du départ...mais ça marche.
Je jetterais tout de même un oeil sur Cat Street, n'ayant plus de shojo sous la main depuis la fin de Lovely Complex ^^

Le dernier tome de la série Cat Street clôt en beauté cette histoire totalement maitrisée de bout en bout, intelligente, qui prend au sérieux son public, qu'il soit adulte ou adolescent. Et on succombe avec plaisir au genre lui-même, ainsi qu'aux graphismes, toujours très clairs, lisibles et délicats.
Un ravissement!