C'est un beau carton rouge qui peut résumer cet album en forme de carnet de voyage, relatant le quotidien d'une année de l'auteur expatrié au Myanmar.
Guy Delisle, marié à une femme médecin, l'accompagne à Rangoon. N'ayant rien à faire de son temps, l'auteur prend la louable intention de nous faire partager son quotidien et son regard d'occidental sur une société que nous, modestes lecteurs, ne connaissont pas. Choc des cultures, quoi !
Le témoignage de la vie d'un expatrié tombe malheureusement très vite à l'eau. Construit sous formes de saynettes de quelques pages, l'album ne parvient pas au stade d'un regard pertinent ou enrichissant.
Les chroniques sont beaucoup trop centrés sur lui même. Souvent même, elles se contentent de raconter un train train banal d'un expatrié reclu dans l'univers d'une communauté d'étrangers paradoxalement peu en contact avec les autochtones.
Il n'y a pas de charges émotionnelles, ou très peu. La visite du supermarché est aussi excitante que le récit d'une promenade au Tesco dans la ville de Douglas. Le passage dans une boutique de CD piratés m'a frappé par son manque d'exotisme, me rappellant une expérience similaire à Cracovie.
Guy Delisle fait le pari de raconter les petits riens du quotidien. Sa vision d'occidental affaiblit tout l'intérêt du concept, expliquer le quotidien et la sociologie d'un pays soumis à la dictature.