HP de Lisa Mandel

J'ai toujours beaucoup apprécié le dessin de Lisa Mandel et j'ai donc toujours fait l'effort de lire ces livres sans toute fois n'avoir jamais été convaincu par les scénarios.
Celui-ci fait exception, Lisa Mandel nous plonge dans l'univers carcéral, euh non celui des hopitaux psychiatrique des années 1968 à 1973.



Nous sommes plongés de plein pied dans cet univers à travers des témoignages d'infirmiers (étudiants pour la plupart à l'époque), qui porte un regard critique tout en étant conscient le l'impossibilité de faire mieux compte tenu des conditions de travail du personnel, des conditions de "stockage" (j'emploie volontairement ce terme) des malades.
Les infirmiers qui abusent grandement de leur pouvoir, ceux qui font leur maximum. Les techniques de soins qui nous semblent aujourd'hui barbares alors que c'était hier.



Nous suivons surtout le passage d'une époque à une autre, d'une vision de protection de la société face au malade à une philosophie de soins (ou du moins tentative de soin) du malade en question.



De l'apparition des neuroleptiques, en passant par les cures à base d'insuline, ou de "sismo", nous découvrons les merveilleux lieux de repos que sont les HP.

Ça peut être, effectivement, une lecture intéressante.


Une petite interview de l'auteure LA

Bon, ben, en fait, non !
Je l'ai lu sans déplaisir mais ça ne m'a pas plu. Il faut dire que le sujet ne m'intéresse pas spécialement et que le traitement très documentaire basé sur des témoignages ne rend pas la chose très folichonne. Le fait que ce soit une BD n'apporte pas grand chose non plus....

J'ai profité de la séance de dédicaces de samedi pour essayer de lire ce fameux HP. Bon, ben, j'ai essayé, quoi...

Car franchement, cette litanie de tout ce qui se faisait de pire, dans les pires des hôpitaux, c'est vite lassant, voir énervant!!!
Attention, je ne dis pas que les dérives décrites n'ont pas existées , mais de là à en parler comme si elles étaient une norme, il y a un grand pas! Et ce pas, l'auteur l'a malheureusement franchis, en ne nous livrant que le pire du pire, et en n'évoquant même pas les réelles tentatives d'amélioration des conditions de vies et de l'état des patients.

Bref, une vision par le petit bout de la lorgnette, que j'ai feuilleté du bout des doigts!



P.S. Au fait, je ne pense pas voter pour cet œuvre...

juste une petite réponse à Mac Gyver, je ne cherches pas à te faire changer d'avis mais fais l'effort de le lire en entier parce que :

- il est bien dis qu'il s'agit de dérives (même si ce n'est pas une raison pour ne pas en parler)
- les tentatives d'améliorations sont abordés (et feront d'ailleurs plus l'objet du tome 2)

voila, c'est tout, on est pas obligé d'aimer (ce ne sera pas non plus mon vote de ce mois-ci) mais ça mérite quand même le coup d'oeil.

Ben j'attendrai le tome 2, alors...

fabulous a parfaitement résumé HP !!!
Un récit de vie qui fait réfléchir grâce aux témoignages d'époque tout en gardant un certain recul, un certain regard grâce à une pointe d'humour. C'est en tout cas bien retranscrit et nous en apprenons de bien belle sur les pratiques d'antan...
Curieux de connaître la suite et l'évolution des HP jusqu'à nos jours !!!
Une bonne BD réaliste sur une période sociale !!!

Pour le coup je ne suis pas d'accord.

J'ai bossé en psychiatrie et je travail commé educateur spécialisé.

Il a effectivement éxistait , et cela continu , des dérives dans le secteur bien pire que celles présentaient dans cette ouvrage qui , pour ma part , reste bien pauvre et assez caricatural.

Je n'ai pas du tout ri et je ne m'y suis pas retrouvé non plus , meme sur les planches les plus proches d'une réalité certaine.

Bref ça me faisait déjà un peu c.... de lire une BD qui parlait plus ou moins de mon boulot et pour le coup , je suis vraiment pas convaincu du tout.

C'est marrant, mais tous ceux qui connaissent le sujet en sortent au mieux peu convaincus, et au pire (comme moi), franchement agacés!

Il semblerait qu'elle ne réussisse à bluffer que ceux qui n'ont pas été confrontés à ce milieu.

L'exemple choisi sur cette page est édifiant: la cure de Sakel! Effectivement, cette technique ne marche pas bien. Mais il faut voir qu'à l'époque, il n'y avait aucun autre traitement. Alors OK, c'était peu efficace, OK, le patient gonflait comme une outre, OK, de nos jours il serait criminel de l'utiliser. Mais ça a marché sur certains patients. Et que proposer d'autre pour des patients gravement atteints, alors que les traitements modernes n'existaient pas?

De nos jours, un traitement des épilepsies résistantes à tout traitement est de léser la partie du cerveau à l'origine de l'épilepsie. Dans quelques années, nous aurons peut-être des traitements plus softs pour ces patients, et il ne sera plus éthique de trépaner des patients pour les guérir. Mais à l'heure actuelle, c'est le seul moyen de redonner une vie normale à ceux qui convulsent plusieurs fois par jour et qui peuvent se blesser gravement au cours de ces épisodes convulsifs: est-ce de la barbarie? Non, bien évidemment, mais présenté par quelqu'un d'aussi partial que Lisa Mandel, ça le sera sans doute un jour...

Pour ma part , je n'ai pas réussi à dépasser les 5 premières pages , j'ai peut-être loupé un truc , mais quand j'accroche pas , j'aime encore moins me forcer à aimer.

Hello!

Je ne comprends pas du tout ce débat autour de HP...
Lisa Mandel ne pretend pas dire que la psychiatrie est comme ceci ou comme cela!
Elle ne fait que mettre en scène des témoignages qui l ont fasciné.
Il en ressort toute sortes de déviances ou dérives qui ont existées
Ce n'est pas un thèse sur l'histoire de la psychiatrie.
.
Ben ouais c est trash...
Ces conditions reflètent une certaine manière d appréhender la psychiatrie a l époque. C 'est choquant et c est dur -parce qu aujourd'hui on a un regard plus interéssé et moins catégorique sur la dépression ou les psychoses, nevroses-mais ca réussi a être drôle parfois et le dessin hyper léger brouillon rend la chose plus légère et plus digeste.

Ce se lit tout seul, c'est pas du grand art mais c'est très intéressant!

Je suis d'accord avec wijbick.

Je crois qu'il faut bien tout lire - les toutes premières comme les dernières pages, lorsque Lisa Mandel explique clairement sa démarche, qu'il s'agit d'un cas précis dans un hôpital et un temps précis, qu'il "existe une autre forme de pratique psychiatrique" (dans "Nouveau départ"). Je pense qu'il était peut-être plus question alors de séparer les aliénés du reste de la population, que de les soigner, faute de moyens, d'expérience, de connaissance, etc. Lisa Mandel a pris le soin de noter l'ordonnance du Roi, qui imposait ce type d'établissement dans chaque département, sans que ces dernières n'en ai forcément les moyens, les capacités, les financements. Il ne me semble pas quelle prenne parti, qu'elle pose de jugement ou qu'elle mette en procès cette "barbarie" - elle expose des témoignages, simplement, dans un contexte particulier et précis.
Des dérives il en existe partout dans toutes les professions, plus encore peut-être quand il traite de près ou de loin ce grand mystère qu'est le cerveau humain.
Je n'ai pas "ri" du tout, je ne crois pas que c'était le but non plus, et parfois les chutes tombent un peu à plat, mais je l'ai lu avec intérêt. Je comprends que cela fâche les gens de la profession, mais cela reste bien le récit d'"une" réalité, comme tu le dis Murena, pas de la réalité.