« Où le regard ne porte pas » est une création originale et atypique en deux tomes de Georges Abolin et Olivier Pont.
L’histoire se divise entre l’enfance des quatre personnages principaux dans le premier volume et leur vie de jeunes adultes dans le deuxième.
Tout commence dans un village de pêcheur, quelque part dans le sud de l’Italie au début du XXe siècle. William arrive de Londres avec sa famille et devient ami avec Lisa, une jeune fille troublante du même âge que lui. Bientôt c’est Nino et Paolo qui sont présentés au nouveau venu, le temps de se grogner un peu après et les trois gaillards sont rapidement amis.
Au rythme des découvertes et de nouvelles expériences, William se confronte aux réalités du monde, de l’amitié, des sentiments naissants et des mystères… les mystères de Lisa…de leurs étranges réunions… et d’un objet en particulier.
Dans le deuxième tome, quatre amis d’enfance se retrouvent, des années après, devenus adultes mais pas trop raisonnables encore. Ils vont se réunirent, au nom de leur amitié, de leur lien,… pour venir en aide à Lisa, pour poursuivre un destin entamé et trouver des réponses à de vieux mystères irrésolus.
Le scénario est à la fois ancré dans des contextes historiques extrêmement précis et déstabilisé par des ressorts fantastiques au centre desquels la force des sentiments humains est mis en perspective avec la relativité du temps.
Face à ce défi, les auteurs investissent littéralement l’histoire, parfaitement maîtrisée dans sa construction et son dénouement.
Les dessins et tout particulièrement les couleurs du premier tome dégagent une lumière plus réelle que celle de nos plus beaux rêves…et happent le regard et l’esprit du lecteur dans une atmosphère unique.
On rit, on court, on respire
auprès de ces petits héros de tous les jours au long du fil des traits et des couleurs…
On peut sans doute dénoter une perte de dimension dans le second tome mais ce n’est qu’un maigre défaut face à cette fable fantastique et débordante de sens et d’humanité !!
Ce deuxième tome est plus réel que le premier mais il révèle toute la dimension de son récit, de ses mystères, de la profondeur des sentiments qu’il évoque et, à la toute fin nous fait peut-être entrapercevoir où le regard ne porte pas…