Voyage aux îles de la désolation de Lepage

Demain c'est le printemps et l'anniversaire d'un parent proche , je le connais passionné par le dessin qu'il pratique et par les voyages qu'ils rêvent également au bout de son pinceau.

Sorti il y a quelques jours , je me suis dit , ce livre est pour lui , mais avant de lui offrir autant en profiter un peu et découvrir le fameux nouveau Lepage , même si je ne voue pas un intérêt particulier pour les carnets de voyage.



Crozet , Kerguelen , Amsterdam , St Paul , tous ces noms d'îles ont suscités depuis la plus jeune enfance , rêves et fascination dans l'esprit de l'auteur de bande dessinée Emmanuel Lepage , elles composent les terres australes et antarctiques françaises , les îles de la désolation.

Pendant un mois , accompagné de son Frère photographe et de Caroline une amie journaliste , Emmanuel Lepage va embarquer à bord du Marion Dufresne , navire assurant le ravitaillement des terres australes depuis l’île de la réunion.
Emmanuel va tenir et relater tous les événement à travers un journal de bord qui donnera donc naissance à ce magnifique album édité par Futuropolis.
Oui il s’agit plus d’un journal que d’un carnet de voyage , l’auteur ne se contentant pas de décrire le voyage pour ces aspects purement géographique et touristique.

Le récit est axé sur 3 idées majeures , il aborde d’abord les hommes et les femmes , chercheurs , météorologues , scientifiques , marins , ingénieurs , journalistes , touristes , il va ainsi croquer au plus près , le portrait de tous les personnages participant à l’expédition et décrire la vie d’une communauté perdu au milieu de l’océan à des milliers de kilomètres de toutes civilisations.
On apprendra au milieu d’une foultitude de détails et d’anecdotes comment la présence touristique n’est pas des plus souhaitée ou encore les liens étroits entre philatélistes du monde entier et voyageurs.

L’autre approche réside bien sûr dans le descriptif des terres visitées , Lepage va ainsi saisir de son trait la traversée en mer , les différentes îles visitées et toutes leurs richesses , notamment la faune et la flore de ces réserves naturelles protégées.
Dans des conditions parfois extrêmes , il va partager un instant bref mais éternel qu’il va traduire par ses dessins.
Alternant le noir et blanc et les aquarelles , c’est un véritable émerveillement graphique , une invitation à la beauté d’un dessinateur dont le talent mérite la plus profonde admiration.

Enfin la dernière approche est plus historique , l’histoire avec un grand H bien sûr , Lepage nous conte les mythes et légendes de ces îles mais aussi les drames qui se sont noués , en donnant à son récit une portance environnementale forte.
La petite histoire elle se concentre autour de la personnalité du dessinateur qui par de joli clins d’œil au monde du neuvième art , et par sa passion du voyage , nous livre un peu de lui même.

Il faudrait des lignes et des lignes pour raconter toutes les choses que peut nous apprendre cet ouvrage largement accessible et totalement instructif , il ne se veut surtout pas moralisateur , une qualité de plus largement appréciable.

Belle chronique en tout cas, en attendant de pouvoir le lire

Rêve de gosse, rêve d'ado et rêve d'adulte, j'ai déjà pas mal de renseignements sur ce voyage et il y a eu un docu très complet l'an dernier dans je ne sais plus quelle émission . 8000 euro minimum et trois ans d'attente .......un jour j'irais , en attendant je vais dévorer ce carnet de voyage .

Jour 1.
18h00.
La librairie esprit-bd, sise rue saint-esprit, me propose ce mois-ci la lecture du "Voyage aux Iles de la désolation". L'idée à été suggérée par un membre éminent de la communauté.
19h30.
Je pose mon séant dans le canapé du salon. Il fait beau et le soleil inonde la terrasse. J'entame la lecture. Je tourne la première page, je tourne la deuxième, je tourne la troisième... Je prends soin à chaque fois de saisir soigneusement le coin supérieur pour ne pas froisser le papier.
19h45.
Je bois un petit café.
20h00.
Je suis interrompu par le téléphone. J'ai pourtant déjà tourné plus de la moitié des pages.
J'arrête ma lecture. Je referme mon livre et je le pose sur le chevet à côté du lit.
0h00. De retour à la maison après une paëlla accompagnée d'une belle bouteille de Beaujolais (l'accord n'était pas des meilleurs). Je reprends le livre au lit mais ça tangue un peu. J'ai le mal de mer.

Jour 2
9h00.
Un réveil un peu tardif et le temps est un peu couvert. Je continue ma lecture dès le petit déjeuner. C'est plus facile de tourner les pages ce matin.
Je suis bien content ! En deux jours, j'ai fait la connaissance de Pierre Courtes, Jean-Louis Bosco, Pascal, François Pioteyry, Alain Rolland, Patrice rannou, Martine, Geoffredo, Christian et Bruce, Ghislaine, Babette, Yves Frenot, Thibault, Didier, Sylvain, Olivier, Marcellin, Jérémy, Yves, Jean-Michel, Astrid, Camille, Ludovic, Rémy, Bruno le postier du bout du monde, Jean-Manuel, Jacques, François Lepage... et ce sont tous un peu des héros modernes, et ils sont sympas mais leur vie n'est pas facile parce que tout là-bas au bout du monde, on est loin de tout et la mer n'épargne personne et en plus y fait pas chaud bien que ce soit le sud. Alors de temps en temps, entre eux c'est pas facile et puis ben, c'est un peu comme sur le forum, y'a des tensions... Heureusement les albatros, les pingouins et les baleines, ça remet tout le monde à sa place.

10h30.
Il est temps d'aller lire les dernières nouvelles du forum et comme j'ai fini le voyage aux Kerguelen, je vais voir sur Google Earth ce que ça donne. Extraordinaire !!! C'est la même forme que le dessin d'Emmanuel Lepage !!!!

10h40.
Comme c'est la fin de la lecture, je fais un petit bilan pour les copains. Je les aime bien, les copains.

10h50.
J'envoie vite le compte-rendu et je file aux courses : ça c'est une vraie aventure !
Parce qu'un dimanche matin au Casino Berthelot, il faut vraiment du courage...

Edit : avec Maurice, j'ai appris plein de choses sur les pucerons des Kerguelen mais je ne veux pas vous dévoiler les passionnants mystères qui les entourent.

Le livre est magnifique. Certains dessins nous font vraiment voyager. Rester plusieurs minutes sans bouger devant juste pour le plaisir, ça fait du bien. Après, faire une BD d'après un carnet de voyage qui aurait pu se satisfaire de lui même... Les différentes rencontres ne semblent pas toujours indispensables et gênent à la passion il me semble. Mais bon c'est instructif et beau, alors ne boudons pas.

mmm...comme le souligne ironiquement Superphane, la narration n'est pas le point fort de cette bd. Le listing des personnages et les descriptifs sont parfois indigestes et il m'a fallu découper ma lecture en 5 pour aller au bout.
Il y a certaines réflexions et remarques qui, en effet, élèvent la bd du carnet de voyage au journal mais a plein de moment on reste un peu trop en surface je trouve.
Le livre est très chouette par contre et, si parfois j'ai un peu soupiré, je me suis vraiment laissé emporter par les paysages. L'approche et l'arrivée à Kergeulen m'a transportée!
Les dessins des personnages sont bons mais pas très intéressants par contre les paysages sont beaux, et même si j'imagine qu'il retouche ses croquis après les avoir croqué, sa capacité a capturer si vite une lumière, un mouvement, une vague est quand même impressionante
Un beau livre qui fait voyager par le dessin

C'est vraiment beau. La mer, les îles, les bateaux sont très impressionnants, comme il le sont, j'imagine, en réalité.
Le récit est effectivement un peu indigeste. L'auteur n'aurait probablement pas du tant s'attarder sur ses rencontres, qui étaient apparemment toutes très sympathiques, mais sont de ce fait complètement inintéressantes pour nous. Ca n'est pas très grave, les qualités du dessin compensent largement.

Très beau dessin et une bonne lecture, bien qu'un peu longue... mais ça ne m'a pas vraiment emballé !
Dommage car j'adore Lepage, d'habitude. Je n'ai jamais été très à l'aise sur la mer...

Waow ! ça c'est un récit ! Comment résister à cet appel ? Pour ma part j'ai été subjuguée tout autant par les dessins que par la narration : j'ai vraiment embarqué à bord du Marion Dufresne, j'ai posé le pied (marin?) sur Kerguelen et franchement ce fut un beau, beau, très beau voyage !

chapeau, bravo, encore !

Comme quoi on peux dessiner comme un dieu et faire une des B.D les plus emmerdantes du monde....indigeste , comme quoi un scénario c'est important ou du moins dans le cas d'un carnet de voyage savoir être plus concis , c'est quant même une des plus belles B.D que j'ai jamais eu sous les yeux quel dommage...

J'ai envie de dire, tout pareil que Superphane^^

C'est très beau, mais j'ai eu du mal...

c'est beau, mais c'est long, un mois !
De belles pages (une utilisation du noir et blanc plutôt réussie)
des rencontres qui auraient gagné à être creusées : ce qui manque à ce livre, c'est un personnage.

Un magnifique récit de voyage !!! De sublimes dessins en aquarelle !!! J'ai voyagé tout au long de ma soirée à travers les TAAF, les rencontres, les anecdotes, les connaissances... et les acronymes !!! Je veux y aller aussi !!! Tout comme botachris, j'avais regardé il y a quelque temps un reportage super intéressant et instructif sur le sujet. Un très joli et pédagogique témoignage donc que cet album !!! Pour ma part, contrairement à certains d'entre vous, le style de narration ne m'a nullement gêné, bien au contraire. A noter également une très belle édition de la part de Futuropolis qui rend hommage au travail d'Emmanuel Lepage que je découvre par ailleurs !!!

Graphiquement superbe, un très beau travail d'édition comme le souligne BenBecker, mais je me suis copieusement ennuyé

Emmanuel Lepage conçoit le dessin comme un mode de vie.
À la manière d'un peintre, sa condition d'être vivant semble s'articuler autour de la représentation de ses propres expériences. Voyageur insatiable, il nous a emmenés aux quatre coins du monde avec Névé, en Amérique avec La Terre sans mal et Muchacho, dans le sillage de ses voyages personnels.
Ainsi que beaucoup d'autres, je considère Lepage comme un des plus talentueux graphistes de la bande dessinée, capable d'apprivoiser tous les supports, coloriste hors pair, sachant transmettre l'émotion en un seul dessin, une seule peinture. Certaines images du Voyage aux îles de la Désolation en témoignent. Les illustrations en double page sont magnifiques et rendent compte à la fois de la sensibilité de l'auteur et de sa capacité à utiliser les matières. À la manière d'un peintre.
Mais c'est une bande dessinée qu'il nous propose. Ça ne me dérange pas qu'une bd s'articule autour d'un reportage ou un carnet de voyage. Le tout est de faire passer la passion. Comment y arriver quand on s'éparpille ? Imaginez Polina sans Polina, ou alors avec elle mais au milieu de tous les élèves, profs, personnel d'administration et d'entretien du conservatoire de danse… Là où Vivès parvient à capter notre attention, nos vibrations, grâce à une construction subtile qui réussit à recentrer le récit sur un "essentiel", un message en quelque sorte, Lepage a choisi de narrer sans nuance son voyage et son séjour. Il y a tellement de personnages dans ce livre qu'il n'y en a plus du tout, à part l'auteur lui-même peut-être, mais qui ne se dévoile pas plus que ça. Difficile de s'attacher à quoi que ce soit dans ses conditions ; on sent une humanité, mais qui manque de fougue.
Il reste cependant les images, certaines se passent très bien de commentaire.
Ce que je souhaite à Lepage, c'est de réaliser une grande bande dessinée, son talent le mérite.
À moins qu'il ne devienne peintre, il en a l'envergure.

Voyage aux îles de la Désolation et Polina retenus par canal BD , la sélection de la saison 2010/2011 est désormais complète et de bien belle facture.

Prix des libraires 2011