Le désespoir du singe

Le premier volet de cette histoire prévue en quatre volumes avait déjà attiré l'attention début 2006.
La suite confirme qu'il s'agit là d'une bien belle série de bande dessinée, à la fois poétique et fantastique. Profondément humaine.
Cinq personnages principaux se débattent dans un contexte totalitaire et insurrectionnel. Le port de pêche où ils vivent est en proie à l'inquiétude depuis la mise en place d'une politique visant à favoriser l'agriculture intensive. Les canaux d'irrigation assèchent la mer, principale ressource pour les habitants de la commune. La répression est sans pitié.
Mais les trois femmes et deux hommes qui nous accompagnent tout au long des pages sont bien vivants, l'amour qu'ils recherchent chacun à leur façon en est la preuve. Il se passe beaucoup de choses. On s'attache aux personnages, on craint pour leur salut.
Le dessin d'Alfred n'est pas sans rappeler le travail de Dupuy et Berberian ou de Pedrosa. Un trait stylisé et efficace que les couleurs de Delph illuminent, même dans la nuit noire. Peyraud, le scénariste, oublie pour une fois la vie quotidienne et réelle, source principale d'inspiration pour lui, et nous entraîne dans un univers symbolique où les entiments sonnent juste.
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J'ai lu le deuxième la semaine dernière, il est largement aussi bon que le premier. L'histoire est de plus en plus profonde, on en apprend plus sur cet univers étrange qu'on ne fait qu'effleurer dans le premier tome. Par contre, il vaut mieux éviter de lire ça un jour de déprime !

Je remonte ce sujet datant d'une autre époque, puisque la saga vient enfin de trouver sa conclusion avec ce troisième volume.



C'est rarement une bonne idée de laisser traîner la conclusion d'une série, et effectivement c'est un peu délicat pour le lecteur de se replonger dans ce tourbillon amoureux au beau milieu d'une guerre civile...
Dommage également, le dessin d'Alfred change, certes il a le droit de dessiner comme il veut, d'autant que tout les dessinateurs évoluent (fort heureusement). Néanmoins on ne peut s'enlever ce sentiment que l'on peut avoir quand un dessinateur reprend la série d'un autre, la continuité manque toujours un peu...
plus jeté, le dessin d'Alfred gagne en pouvoir d'évocation se rapproche par moment de Blain (dans l'esprit en tout cas) son style en prend un peu un coup et perd un petit peu de son charme...
En ce qui concerne l'histoire, la conclusion est menée tambour battant (prévue à l'origine en 2 volumes, le tout tient en un seul gros album), peu de temps mort d'autant qu'il faut suivre trois récits, les trois personnages principaux s'étant séparés au cour des événements précédents. Tous foncent vers une conclusion dramatique, qui propose une certaine originalité, une sorte de double chute entre l'histoire politique et le triangle amoureux, car si la grande histoire et la petite sont liées elles ne s'arrêtent jamais vraiment...

Un bon divertissement, qui propose quand même un peu de profondeur et offre au lecteur à penser...

On a assez peu parlé de ces 3 albums et c'est bien dommage car ils constituent une série magnifique , sous estimée à mon sens faute d'avoir trouvé sa place , dommage car la conclusion est parfaitement réussie , ce qui devient suffisamment rare pour être signalé.

Petite précisioin , c'était en fait prévu en 4 tomes (Tétralogie annoncée sur le T1) pour finir en 3 , une très bonne chose , chaque album étant important.